La retouche occupe aujourd’hui une grande place dans mon métier de photographe. J’ai décidé d’y consacrer une catégorie sur ce blog afin de détailler certains de mes edits.
Dans ces articles, je vais aborder chaque étape d’une retouche, les outils que j’ai utilisés ainsi que leur fonction. Si depuis 2 ans et demi je m’entraine sur Lightroom plusieurs heures pratiquement tous les jours, c’est pour être capable de maitriser chacune de mes retouches et d’éditer toutes mes photos sans exception. Ce qui est génial, c’est que je continue d’apprendre chaque jour, d’affiner ma technique, et c’est ce que je compte bien partager ici.
Pour cette première retouche, j’ai choisi une photo prise sur la plage en juin dernier, avec Laurine (retrouvez l’article à propos de cette séance ICI). 22h30, la nuit venait de tomber, nous étions sur le point de rentrer quand j’ai immortalisé ces derniers instants. Si jusqu’à maintenant cette photo était passée inaperçue dans mon catalogue Lightroom, je me suis récemment lancée dans un grand tri parmi mes fichiers RAW et en la voyant, je n’ai pas pu m’empêcher de me lancer le challenge d’en faire une photo absolument exploitable (oui c’est le genre de défi que j’adore en tant que photographe haha). La retouche m’a pris 30 minutes pour trouver l’équilibre entre les hautes lumières et les ombres afin de la ré-exposer correctement (bases, courbes…), 10 minutes pour les couleurs et 10 minutes pour les retouches locales.
Voici le avant/après :
Première étape pour chacune de mes retouches : les réglages de base.
Ici, mon travail a surtout consisté à ré-exposer mon image tout en débouchant les ombres.
Exposition +2,50 (je vais rarement au delà de 1,50) // Ombres +100
J’ai diminué les contrastes pour éviter une trop forte différence entre les zones très sombres et les zones très claires mais j’ai re-travaillé cela par la suite avec mes courbes.
-30 pour les noirs, afin d’éviter d’avoir une image trop plate sans pour autant modifié les hautes lumières.
Je n’ai pas touché à la clarté, ni à la vibrance de mes couleurs que j’ai préféré retravailler avec d’autres outils.
Une fois que j’ai terminé ces réglages, j’ai modifié l’une des choses les plus importantes à mes yeux : la balance des blancs. J’aime particulièrement les teintes chaudes et notamment pour la peau en portrait. Pour cela, j’augmente énormément ma BB, ici vers 15K (elle était de 6150 avant). Je n’ai pas touché à la teinte pour conserver le rose dans le ciel.
Si mes courbes sont généralement en « S » pour ajouter du contraste, cette fois ci mon but était de conserver des tons clairs assez doux et de ne pas « reboucher » les ombres.
J’ai également tendance à descendre ma courbe vers les highlights (tout à droite) pour ne pas avoir des blancs purs (Instagram ayant un fond blanc ainsi que mon site internet, ça permet à mes photos d’avoir une limite, sans cette impression d’infini si les bords de mes photos sont claires).
Je fais de même avec la courbe à gauche en la relevant légèrement pour un effet plus mat dans mes ombres.
Viennent ensuite les courbes R / V / B… c’est le réglage que j’ai appris en dernier et que j’ai trouvé le plus complexe à assimiler. Il faut commencer par petites touches, bien comprendre l’effet qu’elles ont sur les couleurs pour ensuite pouvoir les utiliser plus intensément.
Généralement elles ressemblent à des « S » pour mes édits « basiques ». Elles permettent d’ajouter du contraste et une teinte pour les tons clairs ou les ombres (j’ai une utilisation différente notamment pour mes photos de concerts!)
La courbe Rouge : teintes rouges vers le haut, vertes vers le bas (parfois cyan si les tons sont très chauds)
La courbe Verte : teintes vertes/cyan vers le haut, magentas vers le bas (c’est cette courbe que j’utilise pour des edits assez vintage, j’adore ajouter du cyan dans mes highlights (partie haute à droite de la courbe)).
La courbe Bleue : teintes bleues vers le haut, jaunes / oranges vers le bas. C’est cette courbe que je travaille tout particulièrement car mes ombres tendent généralement vers le orange et mes tons clairs vers du bleu.
Pour éviter que ma photo ne devienne trop jaune/orange, j’ai ajouté du bleu pour mes deux réglages du virage partiel :
Si l’effet du virage partiel peut sembler à peine visible lorsqu’il est faiblement utilisé, je trouve qu’il apporte une touche finale à chaque photo, et je l’utilise beaucoup plus sur mes photos de concerts.
Il est temps de s’occuper des couleurs !!! Voici un petit aperçu avant/après retouche des teintes/saturations + luminance (TSL)
Pour terminer avec les couleurs, j’ajuste quelques réglages du panneau « Etalonnage » afin de redonner un peu de vie aux teintes rosées et orangées (qui étaient trop jaunes à mon goût).
Avant de m’attaquer aux retouches locales, il fallait régler un petit soucis de qualité. En effet, une photo très sombre ou très sous exposée sur laquelle on vient travailler la lumière et l’exposition va forcément produire du bruit. Il fallait donc lisser le plus possible la photo afin de gagner en qualité tout en ajoutant un peu de netteté. J’ai également réduit le bruit avec le réglage « couleur » et la gain de qualité était flagrant. Je vous laisse voir par vous même la différence :
Ce n’est pas parfait, la photo manque toujours de netteté mais pour y remédier un peu, et éviter l’effet « trop lisse » j’ajoute toujours du grain quand je dépasse +30 de réduction de bruit !
Mon grain préféré a une cassure de 70, une taille de 30 et ensuite je fais varier la valeur si je veux qu’il soit plus ou moins visible.
Place maintenant aux retouches locales. Je vous détaille chaque filtre et chaque pinceau avec les réglages à droite (la zone rouge sur l’image étant la zone affectée par la retouche locale).
Pour illuminer le visage, j’ai ajouté un filtre radial inversé :
En retouchant les couleurs (panneau « TSL »), j’ai du diminuer le rouge pour retrouver une teinte de la peau naturelle, ce qui a eu pour effet de diminuer le rose/rouge sur le haut de l’image. Pour retrouver du détail et plus de couleurs dans le ciel, j’ai ajouté un filtre gradué :
Deux filtres gradués sur le bas de l’image : un premier pour assombrir le bas de l’image (j’ai l’habitude de faire ça surtout en portrait pour diriger le regard vers le sujet au centre de l’image), un second pour adoucir l’effet du sable et la robe.
Pour terminer, je vais aborder les retouches au pinceau. Si j’ai diminué le bruit et lissé l’image avec les réglages vus auparavant (panneau « Détail »), je trouvais que la peau manquait toujours de douceur. C’est là que la retouche au pinceau est très utile ! Il s’agit de diminuer la clarté (Attention! à être assez subtile avec ce réglage pour un effet naturel. Ici j’ai un peu plus forcé la retouche car la qualité de l’image n’était pas optimale mais généralement je reste aux alentours de -20 pour la clarté, je n’hésite pas non plus à superposer les retouches au pinceau pour ajouter de l’intensité à certaines zones)
Pour terminer, un peu de lumière au niveau des yeux car c’est la zone du visage qui a tendance à rester assez sombre quand le sujet n’est pas face au soleil.
J’espère que cet article a pu vous donner quelques pistes pour vos retouches. Il s’agit surtout d’expérimenter, de tester les différents effets des réglages sur la photo. D’une image à une autre, ces effets peuvent changer en fonction des couleurs, de la lumière, il faut donc pratiquer un maximum pour se confronter à toute sorte de rendu. Peu importe le logiciel de retouche utilisé (ici Lightroom mais il m’arrive de retoucher avec Photoshop également), cela nous permet de créer des ambiances, des styles particuliers. Si je retouche mes photos, c’est parce que je souhaite y ajouter ma touche personnelle, mon univers. Les possibilités sont illimitées, et c’est ce qui fait que cette partie de mon métier me passionne autant !
N’hésitez pas à me donner vos avis en commentaire ou à me poser vos questions, je serais ravie de pouvoir y répondre !!!
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